Sturm und Drang
Heaven. Or Las Vegas. J'allais écrire Las Vegan... Quoi ? Girls ? J'aurais pu être un poète comme le personnage de Kundera auquel j'ai emprunté le nom. J'aurais pu être le jeune Werther. Un élan dans la tempête. Je suis un jeune ver d'terre, oui. Je suis végétarien, je ne mange plus de Lotte. Mais j'ai les nerfs en pelote. Parce que je serai à jamais un infirme.
Cela vous fera marrer mais je fais une cure de Cocteau... Twins ce soir. Je pourrais écouter Frou-Frou Foxes in Midsummer des centaines de fois. Parce que ça m'émeut, vous ne pouvez pas savoir. Je n'ai rien à écrire mais comme je suis là derrière la machine, autant que je fasse danser mes doigts.
Mine de rien je me prépare. J'ai fait mon sac (à défaut de le vider). Juste un bouquin. Le métier de vivre de Pavese. Je n'ai lu que deux livres dans ma vie finalement. Tout mes blogs doivent en garder une trace. Une citation. Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - questa morte che ci accompagna dal mattino alla sera, insonne, sorda, come un vecchio rimorso o un vizio assurdo (La mort viendra et elle aura tes yeux - cette mort qui est notre compagne du matin jusqu'au soir, sans sommeil, sourde, comme un vieux remords ou un vice absurde).
Je repense au jeu de mot que personne n'a vu et qui se trouve au début du second paragraphe. Ce sont mes seules blagues d'enfant.
Liz est à l'aise dans mon bal des lazes. Caché dans le jardin, moi je serrai les poings... Je cite encore. On peut avoir écrit l'une des plus grandes chansons françaises et vieillir très mal. De toute façon, tout ça finira très mal. Je me demande si Saddam Hussein avait déjà entendu cette chanson. Elle commence comme ça quand même : je serai pendu demain matin. Sauf que pour lui ça n'a pas fait que quatre lignes dans le journal.
Faire une note en pillant à tour de bras. L'esprit au corbeau, euh, au cordeau. Je ris parce que je suis sûr que tu as relu le début du deuxième paragraphe et que tu ne vois toujours pas où est posé le coussin péteur.
Vampire Weekend joue de la guitare comme un groupe venu d'Afrique. Je ne sais pas pourquoi j'écris cela ici. Ce n'est pas l'endroit. C'est un lieu d'aisance mais tout de même. Je m'y afflige. Je ne souhaite pas être aussi léger qu'un fragment de parmesan sur une nouille trop cuite.
Tout cela me dégoûte. Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus.
Cesare Pavese avait écrit cela dans son journal avant de se suicider.
La prochaine fois, moi, j'écrirai mieux.