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no lips no kiss
9 juin 2008

Parodontite #6

Ce journal mourrait. Je sais que tu l'aimes. Il est ma part d'ombre. Mon champ d'emblée. J'y suis comme une herbe. Fol. Sauvage. J'y pousse mes mots comme du chiendent. Je m'y entortille comme une ortie. Ce journal sent le vieux. Tu sais comme chez les vieux. Il sent la photo jaunit. Le bibelot cramoisi. Je déteste chez les vieux. Tout est en ordre. Prêt à l'accueil du trépas. Faut s'y préparer, hein. Sans coup férir, tu passes de la thalasso à la thanato. De l'arrogance à la morgue. Tout à l'heure, cet après-midi, la mort flottait à côté du tapis roulant de la caissière. La mort c'était cette femme sous sa bourka. Mon champ du mal d'aurore. Mon journal froissé des trapèzes. Si tu l'avais vue les mains gantées de noir. Quand elle a filé, on aurait dit un fantôme. Pas la femme fantôme d'Hokusai. Mon journal au cœur mourant. Je pourrais t'abandonner aussi aux ciseaux cranteurs du couturier thanatopracteur.

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Commentaires
B
Douloureux
S
j'aime ta prose oh anakin!
Q
Et entre la thalasso et la thanato... pas d'(h)éro?
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