12 juin 2008
Agraphie
Mon cœur. Journal de mon cœur. Nous mourrons. Je ne veux pas t'écorner les pages que tu voudrais noires. Comme le noir d'un cri furibard. Regarde mes mains. Je ne peux plus. Je ne peux plus écrivailler. Mes doigts se tordent. Mon cœur fume. Mon cerveau caille. Mes doigts. Mes doigts se font baiser par l'arthrose. Je n'ai pas vécu plein. Je n'ai pas vécu délié. Sans caresser la marge. La marge. Comme la sirène aux yeux enfoncés. Aux yeux bouffés par la poiscaille et l'alluvion. Elle aurait pu m'embraser. Me bouffer la langue. Non mon coeur. Mon journal d'âne franc. Ce geste furieux. L'écriture. Un cadavre aux doigts de pierre n'en est pas capable.
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