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no lips no kiss

20 octobre 2008

Parodontite #9

Cher journal. Mon torche cul des heures crasseuses. Te souviens-tu du petit cochon gratté que j'étais ? Minot à la peau décollée. Toute rose après l'incendie. Te souviens-tu de comment la mort est entrée en toi ? De comment elle s'est mise à te pomper la moelle ? Te souviens-tu de cet enfant à tumeur liquide ? Te souviens-tu comment elle t'a mis le nez dans sa soupe sans sel ? Te souviens-tu comment elle t'a dit de monter à l'étage ? Te souviens-tu comment elle t'a demandé de saluer cet enfant que tu ne connaissais pas ? Te souviens-tu que tu devais aussi écrire sur le mot des condoléances ? Oui, Mon journal Infatué. Je vis avec la laisse amie de l'enfant à leucémie.

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19 octobre 2008

The Not-So-Distant

Mon journal. Mon ami des jours qui assomment. Je t'ai tant laissé dans le noir. Je reviens, tu sais. D'un périple long. D'un voyage où l'on s'esquinte les certitudes. Mais j'ai marchandé. Longuement, pour en conserver quelques unes. J'ai marché. J'ai couru même. Nu. Ventre vide, long muscle flasque et muselière sur le clapet. J'ai tendu la main. Lavé des voitures et des devantures. Masser des vergetures. Raclé des sols et mordu des poussières. Puis j'ai pu m'asseoir et me refaire à l'idée.
Cher Journal. Compagnon des terreurs. Je ne crois pas que l'on mourra sans se laisser prendre à nouveau au jeu pétrifié de l'Amour.

Titre emprunté à An Optimist Notes The Dusk de David Grubbs.

18 octobre 2008

Parodontite #8

Mon amour. Mon journal pisseux. Folle tordue. Mocheté insondable. Tu crois que j'allais te laisser mourir comme ça. Tu me tends ces paroles. Je suis une horreur, un type bizarre, qu'est-ce que je fous ici, je n'y suis pas à ma place. Tu veux que je prenne cette douleur ordinaire. Je ne suis pas ce rat d'eau tiède. 

29 juin 2008

lafin

21 juin 2008

Parodontite #7

Mon amour. Journal abscons. Le ciel se dégrise. Mais ton âme reste voilée. De voile noir des pleureuses. Des femmes de la terre aux ongles endeuillés. Mon cœur. Journal atrophié. Je suis un fils perdu. Un homme des sables. Un con sordide qui arpente la plaine. Vois-tu. Je n'écris plus. Je chie. 

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12 juin 2008

Agraphie

Mon cœur. Journal de mon cœur. Nous mourrons. Je ne veux pas t'écorner les pages que tu voudrais noires. Comme le noir d'un cri furibard. Regarde mes mains. Je ne peux plus. Je ne peux plus écrivailler. Mes doigts se tordent. Mon cœur fume. Mon cerveau caille. Mes doigts. Mes doigts se font baiser par l'arthrose. Je n'ai pas vécu plein. Je n'ai pas vécu délié. Sans caresser la marge. La marge. Comme la sirène aux yeux enfoncés. Aux yeux bouffés par la poiscaille et l'alluvion. Elle aurait pu m'embraser. Me bouffer la langue. Non mon coeur. Mon journal d'âne franc. Ce geste furieux. L'écriture. Un cadavre aux doigts de pierre n'en est pas capable.

9 juin 2008

Parodontite #6

Ce journal mourrait. Je sais que tu l'aimes. Il est ma part d'ombre. Mon champ d'emblée. J'y suis comme une herbe. Fol. Sauvage. J'y pousse mes mots comme du chiendent. Je m'y entortille comme une ortie. Ce journal sent le vieux. Tu sais comme chez les vieux. Il sent la photo jaunit. Le bibelot cramoisi. Je déteste chez les vieux. Tout est en ordre. Prêt à l'accueil du trépas. Faut s'y préparer, hein. Sans coup férir, tu passes de la thalasso à la thanato. De l'arrogance à la morgue. Tout à l'heure, cet après-midi, la mort flottait à côté du tapis roulant de la caissière. La mort c'était cette femme sous sa bourka. Mon champ du mal d'aurore. Mon journal froissé des trapèzes. Si tu l'avais vue les mains gantées de noir. Quand elle a filé, on aurait dit un fantôme. Pas la femme fantôme d'Hokusai. Mon journal au cœur mourant. Je pourrais t'abandonner aussi aux ciseaux cranteurs du couturier thanatopracteur.

25 mars 2008

Parodontite #5

L'amour est nécessaire à la plupart des être parce qu'il est un des rares moyens qui leur permettent d'oublier cette réalité parfois douloureuse : je vis.

Jean-René Huguenin.

24 mars 2008

comme un insecte fossilisé

Je suis peut-être enfoui au sein des montagnes
solitaire comme une veine de métal pur;
je suis perdu dans un abîme illimité,
dans une nuit profonde et sans horizon.
Tout vient à moi, m'enserre et se fait pierre.

Rilke, Le livre de la pauvreté et de la mort

23 mars 2008

Solandres

L’incurie. Mauvais cheval. Ta mauvaise humeur te jouera des tours. Tu finiras tout seul. C’est déjà le cas, non ? On nait. Epars. On repart. Eliminé. Elimé. Poussière d’ange. Ou cendres de Boucanier. Nettoie ton incurie. Avant de te mettre sur la paille. Tu hennis. A t’en coller un torticolis. Tu as les jarret en kit. Tu le sais qu’il n’y aura plus d’écuyère. Fière d’embrasser ton toupet. D’étreindre ton encolure. Tu n’es plus que l’hongre de toi-même. Une ombre sur un grand terrain vague. Tu peux te prendre les branche du mors. Coucher tes oreilles. C’est la fin. L’abattoir. Ni cendre. Ni poussière. Barbaque sous cellophane pour cantine à mioches. Tête de pioche. Ane battu. Carne Rosse. De toute façon je ne t'ai jamais vu caracoler en tête.

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